jeudi 12 novembre 2009




Magouilles, manips et embrouilles…
Ou comment la direction veut virer sans s’expliquer

Voici dix jours, nous vous expliquions comment fonctionne la procédure d’un plan de licenciement. Depuis, nous aurions dû avancer et pourtant il n’en est rien.

Tout a commencé avec la nomination d’un expert pour assister le CE. Rien que de très normal jusque là. L’expert était à Asnières dès le lendemain du CE. On pouvait donc légitimement penser que la direction ferait diligence pour le rencontrer. Mais il n’en est rien.

Tout d’abord, l’expert a envoyé une lettre de mission précisant les modalités de son intervention, comme il se doit. En fonction des disponibilités et des délais de la direction pour fournir les éléments, l’expert a, dans un premier temps, estimé la date de remise de son rapport au 4 décembre. La direction a tout d’abord accepté ce point de vue. L’expert a donc rédigé sa lettre de mission en ce sens. Puis la direction s’est rétractée et n’a eu de cesse de vouloir avancer la date de remise sans fournir plus d’éléments.

A ce jour, la lettre de mission n’est toujours pas signée par la direction : Alexis Harmel a tout d’abord tenté d’imposer que le CE s’engage à tenir la dernière réunion le 18 décembre. Un tel engagement est bien sûr lourd de risque : la dernière réunion ne saurait avoir lieu si la direction n’a pas dûment répondu aux questions et suggestions des élus. Or, cette direction nous a habitués au pire en la matière… Le secrétaire a donc refusé.

Ensuite, c’est le directeur financier, Herlé Le Boubennec qui s’en est mêlé. Le secrétaire, refusant de revenir sur les décisions arrêtées en commun, s’est vu traité d’extrémiste. La direction souhaitait en effet une réunion d’examen du rapport de l’expert au 20 novembre. Ceci aurait signifié une remise vers le 13 novembre, soit à peine une semaine (compte-tenu du 11 novembre) pour que l’expert puisse faire son travail.

Pendant ce temps, la direction essayait de forcer le cabinet d’expertise à auditionner certains salariés choisis par elle. Mais surtout, elle prévoyait tranquillement que ces entretiens auraient lieu en présence du supérieur hiérarchique. Vous avez dit pression ? Nous avons tout de même rappelé à la direction que l’expert était missionné par le CE et qu’elle ne pouvait choisir seule les salariés à rencontrer…

Pendant ce temps toujours, cette même direction, fort peu pressée de voir l’expertise indépendante débuter essayait tout de même de faire passer à la « va-vite » son projet dans les Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) de Lyon, d’Asnières et de La Courneuve. Mais les documents fournis étaient rigoureusement les mêmes qu’en CE et n’expliquaient aucunement comment la direction entendaient réorganiser les conditions de travail pour que les suppressions d’emplois envisagées – une centaine tout de même ce n’est pas rien – ne retombent pas purement et simplement en surcharge et en stress sur les salariés… Jouant les naïfs, Michel Ducroizet a expliqué qu’il pensait que les informations fournies étaient suffisantes mais qu’il acceptait la demande des élus et allait travailler à un document plus complet. Pourquoi ne pas l’avoir fourni dès le début ? Soit la direction espérait faire passer son projet sans plus de discussion soit seule lui importait une date de première convocation, histoire de lancer la procédure et tant pis pour le fon, tant pis pour les conditions de travail des salariés…

Et nous en sommes là… et l’expertise requise par la Loi n’a pu commencer qu’à grand peine, la direction traînant toujours à fournir les informations demandées par l’expert et n’ayant toujours pas validé sa lettre de mission. La direction semble donc mépriser totalement la nécessaire discussion en CE. Comment en serions nous étonnés ? Ce plan ne répond qu’à un objectif purement financier et est vide d’avenir. D’où le peu d’empressement de la direction à laisser notre expert faire son travail.

Selon Ducroizet, Harmel, Le Boubennec et consorts, le CE et les CHSCT ne devraient être qu’une chambre d’enregistrement permettant de faire passer à toute force le plan de licenciement juste avant les vacances de fin d’année. Joyeux cadeau de Noël en perspective…

Encore une fois la direction compte sans les salariés. Contre ces magouilles et pour montrer notre détermination, seule une mobilisation massive est une réponse adéquate. Nous appellerons bientôt tous les salariés à la grève et nous organiserons une assemblée générale des salariés partout où cela sera possible pour les informer et les consulter.

Vu le climat, nous nous attendons à de nombreuses pressions et intoxications : ne vous lasser pas abuser par les menaces et les fausses promesses : si vous n’êtes pas visé cette fois, vous le serez bientôt. Face à une mobilisation de masse, la direction ne peut rien.

Montrons notre force, montrons qui fait marcher Fujitsu.
Union, action, solidarité !

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